Le
cognitivisme prône le fonctionnement « computationnel »
du cerveau et des mécanismes biologiques en général. Il considère
que le vivant, tel un ordinateur, manipule des symboles élémentaires
à travers un programme (implicitement pensé comme écrit à
l’avance). Cette manipulation de symboles trouve leur
correspondance dans le monde réel, la « computation »
permettant d’arriver à un résultat lui-même composé de
symboles. Le cognitivisme a donc besoin de l’idéalisme et du
réalisme, le monde des idées correspondant au monde réel, les
symboles aux idées. Ainsi la compréhension du monde se résume à
« comprendre » (la computation) les symboles en les
manipulant, en leur appliquant des règles prédéfinies, en les
réordonnant, etc.… En ce sens le cognitivisme se rapproche en fait
(en apparence) du Nominalisme, du Positivisme Logique et du Cercle de
Vienne où tout est considéré comme pouvant se ramener à des
manipulations de symboles, comme avec les propositions logiques de
Wittgenstein.
Le
connexionnisme, comme vu plus haut en (IV-5), envisage la cognition
comme le résultat d'une interaction d’un grand nombre de parties
élémentaires d'un réseau avec établissement de nouvelles
connexions (synapses) dans ce réseau. Ces nouvelles connexions,
nouveaux schémas de relations entre neurones, transposent dans le
cerveau la perception du monde réel. Ce réseau de connexions joue
le rôle d’un programme et effectue un certain nombre de
« calculs » ou plus exactement de « computations »
pour lesquels il a été conçu par le chercheur. Ces deux approchent
s’opposent par nature au gestaltisme vu en (II-2-1) car celui-ci va
s’intéresser d’emblée à une approche globale, à une Forme au
sens aristotélicien, à l’organisation, de la chose étudiée. En
cela il est donc radicalement opposé au connexionnisme et au
cognitivisme intrinsèquement cartésiens et positivistes car
implicitement simples et non complexes.
Apport de
la Systémique : Il y a quelque fois une confusion dénoncée
par JL Le Moigne entre autres entre le connexionnisme vu comme
s’opposant à la Systémique par une mise en avant des phénomènes
de réseaux connexionnistes, contre les systèmes implicitement
pensés comme strictement hiérarchiques. Comme expliqué en (II-4-2), un système peut être organisé en hiérarchique simple,
en réseau, ou en multi-hiérarchique (réseau hiérarchique). La
Systémique prend en compte la capacité d’une telle organisation à
se réorganiser, notamment mais pas seulement comme décrit par le
connexionnisme. La Systémique en première approche semble donc
plutôt proche du connexionnisme qui semble bien se rattacher aux
courants holistiques. Cependant, la Systémique étudie clairement
les flux d’informations, allant vers ou venant de l’extérieur ou
encore internes aux systèmes. Il ne prétend pas qu’un seul type
de système -comme le fait le connexionnisme- puisse traiter le monde
extérieur. La Systémique reconnaît tous les types de systèmes (y
compris ceux qualifiables de « computationnels ») soit au
niveau du système principal de pilotage, soit au niveau des
sous-systèmes avec son propre pilotage. Enfin la Systémique va plus
loin avec le concept utilisé par le Constructivisme également et
déjà évoqué de nombreuses fois ici d’Eco-Auto-Ré-organisation.
SUITE du Blog : V-11) Internalisme versus Externalisme
Benjamin de Mesnard
Épistémologie Systémique Constructivisme
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Benjamin de Mesnard
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